Quand Pékin forme les fonctionnaires africains
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Etabli à l’université de Pékin, l’une des meilleures de Chine, l’ICDSS a accueilli en septembre 2018 ses 48 premiers étudiants originaires de 27 pays en développement. Ces derniers vont y suivre des cours de master et de doctorat.
Exemptés de frais de scolarité, de déplacement et de logement, chaque étudiant en master reçoit chacun une bourse de 36.000 yuans (environ 4527 euros) et chaque doctorant de 42.000 yuans (environ 5282 euros) tous les ans durant trois ans.
«Nos étudiants africains sont issus des élites, dont la majorité travaille dans les gouvernements, certains sont maires ou vice-ministres. Ils pourront ensuite promouvoir le développement de l’économie de leurs pays respectifs à leur retour», se félicite Yifu Lin, le directeur de l’ICDSS, un ancien économiste, vice-président de la Banque mondiale, interrogé par Géopolis.
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Les cours portent sur des éléments à la fois théoriques et pratiques. «Nous avons d’un côté l’enseignement théorique qui met l’accent sur l’expérience de la modernisation chinoise. De l’autre, nous organisons des visites pour les étudiants dans des zones économiques spéciales, des zones de développement économique ou d’autres lieux en Chine pour leur montrer comment les choses se passent», indique Yifu Lin.
Dans sa réponse à une lettre que lui avaient envoyée les 26 premiers diplômés de master (lien en anglais et en chinois), le président chinois Xi Jinping a encouragé les étudiants à «devenir des chefs de file de la réforme et du développement de leurs pays. Et à mettre en pratique la coopération mondiale Sud-Sud.»
Macro et micro-économie
Kolawole Omole est l’un des 26 étudiants de la première promotion du cursus Administration publique de l’ICDSS. Recommandé par le vice-président du Nigeria, il a saisi l’opportunité d’aller faire ses études en Chine: «Nous avons reçu des cours de politique macro et micro-économiques, d’économie politique de la Chine, d’économie internationale et d’économie structurelle», a-t-il confié à Géopolis.
«Je suis heureux d’avoir travaillé sur le modèle de développement de la Chine, que je peux mettre en parallèle avec d’autres modèles classiques. Bien qu’il n’existe pas de politique de développement unique, les leçons que j’en ai tirées me permettront d’apporter des contributions positives au développement de mon pays», a-t-il écrit dans le journal chinois Global Times avant de repartir chez lui. Aujourd’hui, il est assistant technique pour la politique industrielle au bureau du vice-président du Nigeria.
«Nous avons aussi pour mission de donner aux étudiants confiance en eux. Tant que la politique est bonne, la route est bonne, tous les pays ont l’opportunité de se développer», conclut Yifu Lin. Lequel voit, dans le développement des pays africains, un grand potentiel.