Témoignages "On ne peut pas s'habituer à 49°C" : Italie, Grèce, Tunisie… Ils racontent la vie sous le dôme de chaleur qui a écrasé le bassin méditerranéen

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“D’habitude, il fait entre 38 et 40°C, mais 49°C à Tunis, c’est catastrophique.” Mohamed a 28 ans et il n’avait “jamais vu” des températures si extrêmes en Tunisie. 49°C en Algérie, 48°C en Sardaigne (Italie), ou encore 46°C en Grèce : de telles chaleurs, exceptionnelles, ont été mesurées tout autour du bassin méditerranéen, les 23 et 24 juillet, selon Météo-France.

“Il y a eu des coupures d’électricité et l’air était étouffant”, raconte Hanane, qui a eu l’impression de vivre dans un “séchoir” à Alger pendant la vague de chaleur autour de la Méditerranée. En Grèce, Marina est restée cloîtrée chez elle à Athènes, où les habitants vivent au rythme des fortes chaleurs. “Entre 15 heures et 18 heures, beaucoup de commerces sont fermés, les Grecs ont le réflexe de sortir le soir”, souligne-t-elle. Alors que les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus sentir, franceinfo a interrogé cinq habitants de la région, de l’Algérie à la Grèce en passant par l’Espagne, l’Italie et la Tunisie.

Alessio, 31 ans, Cagliari : “Je survis avec la climatisation”

Depuis quatre ou cinq ans, il fait 40°C de plus en plus régulièrement en Sardaigne (Italie). L’autre jour, je me suis réveillé à 8 heures et il faisait déjà 31°C. Je suis allé à la mer, la température de l’eau était juste folle. C’est malheureux, mais je suis habitué à ces températures maintenant. Et on sait qu’avec le réchauffement climatique, ça va être de pire en pire. Et pourtant, à part dire qu’il fait chaud, rien n’est fait, rien ne change au niveau de l’aménagement de la ville, des transports. Je viens d’une petite ville, mais quand je dois aller à Cagliari, je préfère prendre ma voiture que le train ou le bus. On ne sait jamais s’ils seront climatisés.

Les gens font plus de télétravail, ce qui est utile avec la chaleur, mais c’est à cause du Covid-19. Je suis étudiant et quand il fait 40°C, je survis chez moi en restant enfermé avec la clim’. Je ne sors pas avant 19 heures, quand le soleil décline. Entre 13 heures et 18 heures, il n’y avait personne dans les rues pendant la vague de chaleur. J’imagine que Cagliari va devenir une ville fantôme aux heures les plus chaudes de la journée. Dans tous les cas, il n’est pas question de déménager. Je suis Sarde et je suis très attaché à mes terres.

Mohamed, 28 ans, Tunis : “Le pays était à l’arrêt entre 10 heures et 18 heures”

La Tunisie est considérée comme un point chaud du réchauffement climatique, et là, on y fait face. On voit le résultat avec cette vague de chaleur. Il n’y avait personne dans les rues de Tunis, le pays était à l’arrêt entre 10 heures et 18 heures. Si je dois faire un peu d’exercice dehors, j’y vais tôt le matin ou en fin de soirée, mais je fais souvent du sport dans les environnements frais. Par exemple la piscine ou la salle de sport, qui est climatisée. C’est pareil pour la vie sociale : plutôt que des pique-niques ou des promenades, on se voit dans les cafés climatisés, les espaces intérieurs. Et je fais gaffe à ce que je mange. Quand il fait chaud, c’est salade, fruits frais et smoothies.

Je viens d’une région montagneuse, où la température ne dépassait jamais les 32°C. A Tunis, c’est différent. Les gens sont habitués à des 38, 39, 40°C, ils travaillent, sortent, même si on considère déjà que c’est très chaud. En été, il y a ce qu’on appelle le régime de la séance unique, l’activité se réduit. Beaucoup d’employés travaillent seulement jusqu’à 13 heures. Et ensuite, les gens rentrent chez eux au frais ou vont à la plage.

L’adaptation ? Ça prend du temps. Dans ma région, personne n’a la climatisation. A 32°C ce n’est pas nécessaire. Mais là, avec cette vague de chaleur, mon père a acheté un climatiseur. Ça fait partie des nouvelles habitudes. Selon les régions, on n’a pas forcément les moyens de s’adapter aux vagues de chaleur, surtout si on atteint ces températures. On ne peut pas s’habituer à 49°C.

Hanane, 38 ans, Alger : “Faire à manger est une corvée pendant la vague de chaleur”

Quand mes sœurs qui vivent en France me disent qu’il fait chaud, je rigole. J’ai déjà été à Paris pendant des grosses chaleurs et ça ne m’a pas choquée, je suis habituée. En Algérie, on n’a pas trop le choix, il fait chaud l’été. À 35°C, les gens emmènent leurs enfants à la plage. Vivre avec la chaleur, c’est une question d’habitude, pas de culture. Quand je vais à Paris en hiver, je crève de froid alors que ma sœur est en tee-shirt.

“On perçoit la température différemment mais là, il a fait jusqu’à 48°C. J’avais l’impression d’étouffer, c’était dur de respirer. Quand je sortais à 8 heures, le thermomètre de la voiture affichait déjà 38°C. Mes habitudes ont un peu changé, j’ai pris trois fois plus de douches.”

Hanane, habitante d’Alger

à franceinfo

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