Iran : Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix, fait sortir en cachette un message depuis sa cellule

“La victoire n’est pas facile mais elle est certaine” : la militante iranienne des droits des femmes Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2023, a fait passer en cachette depuis sa cellule un message. Elle s’en prend notamment au pouvoir à Téhéran.

Dans ce message lu en français par sa fille, Kiana Rahmani, et diffusé mercredi 1er novembre sur le site officiel Nobel, la militante et journaliste de 51 ans exprime sa “gratitude la plus sincère” au comité  norvégien. Elle critique également de nouveau l’obligation faite aux femmes en Iran de porter le voile.

“Nous aspirons à la démocratie, à la liberté, aux droits humains et à l’égalité”

“Le hijab obligatoire est la source principale de domination et de répression dans la société, visant à maintenir et à perpétuer un gouvernement religieux autoritaire”, déclare-t-elle par la voix de sa fille de 17 ans, réfugiée en France avec le reste de sa famille. Elle évoque “un gouvernement qui a institutionnalisé la privation et la pauvreté dans la société depuis 45 ans. Un gouvernement fondé sur le mensonge, la tromperie, la ruse et l’intimidation. Un gouvernement qui a mis en péril la paix et la stabilité dans la région et dans le monde par ses politiques belliqueuses”.

“La force de ce mouvement réside dans l’action des femmes iraniennes. Nous savons ce que nous voulons, plus et mieux que ce que nous ne voulons pas”, affirme Narges Mohammadi. “Nous, le peuple iranien, aspirons à la démocratie, à la liberté, aux droits humains et à l’égalité. La République islamique est le principal obstacle à la réalisation de cette demande nationale.”

Arrêtée à 13 reprises, condamnée cinq fois à un total de 31 ans de prison et 154 coups de fouet, et à nouveau incarcérée depuis 2021, Narges Mohammadi est l’un des principaux visages du soulèvement “Femme, Vie, Liberté” en Iran. Le mouvement, qui a vu des femmes tomber le voile, se couper les cheveux et manifester dans la rue, a été déclenché par la mort, l’an dernier, d’une jeune femme kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, après son arrestation à Téhéran pour non-respect du strict code vestimentaire islamique. Le mouvement a été et continue à être sévèrement réprimé.

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